Alexandrie, on bâtit un temple, il fut considéré comme hérétique ; et, en fait, les cérémonies qu’on y célébrait n’avaient aucun sens, car elles n’auraient dû s’accomplir que dans le vrai temple, et saint Chrysostome, après la dispersion des Juifs, après la destruction de leur ville, a pu dire justement : « Les Juifs sacrifient en tous les lieux de la terre, excepté là où le sacrifice est permis et valable, c’est-à-dire à Jérusalem. »
Aussi, pour les Hébreux, l’air de la Palestine est-il le meilleur ; il suffit à rendre l’homme savant[1] ; sa sainteté est si efficace que quiconque demeure hors de ses limites est comme s’il n’avait pas de Dieu[2]. Aussi ne faut-il pas vivre ailleurs, et le Talmud excommunie ceux qui mangeront l’agneau pascal dans un pays étranger.
Tous les Juifs de la dispersion envoyaient à Jérusalem l’impôt de la didrachme, pour l’entretien du temple ; une fois dans leur vie ils venaient dans la cité sacrée, comme plus tard les Mahométans vinrent à la Mecque ; après leur mort ils se faisaient transporter dans la Palestine, et les barques étaient nombreuses qui abordaient à la côte, chargées de petits cercueils, qu’on transportait à dos de chameau.
C’est qu’à Jérusalem seulement, et dans le pays donné par Dieu aux ancêtres, les corps ressusciteraient. Là, ceux qui avaient cru à Iahveh, qui avaient observé sa loi, obéi à sa parole, se réveilleraient aux