ayant abandonné leurs dogmes confessionnels, c’est cette solidarité même qui les empêche de se fondre et de disparaître, en leur conférant des apanages auxquels ils ne sont point indifférents.
Ce souci des intérêts mondains, qui marque un côté du caractère hébraïque, ne fut pas sans action sur la conduite des Juifs, surtout quand ils eurent quitté la Palestine ; et en les dirigeant dans certaines voies, à l’exclusion de tant d’autres, il provoqua contre eux de plus violentes et surtout de plus directes animosités.
L’âme du Juif est double : elle est mystique et elle est positive. Son mysticisme va des théophanies du désert aux rêveries métaphysiques de la Kabbale ; son positivisme, son rationalisme plutôt, se manifeste autant dans les sentences de l’Ecclésiaste que dans les dispositions législatives des rabbins et les controverses dogmatiques des théologiens. Mais si le mysticisme aboutit à un Philon ou à un Spinoza, le rationalisme conduit à l’usurier, au peseur d’or ; il fait naître le négociant avide. Il est vrai que parfois les deux états d’esprit se juxtaposent, et l’Israélite, comme cela est arrivé au Moyen Âge, peut faire deux parts de sa vie : l’une vouée au songe de l’absolu, l’autre au commerce le plus avisé.
De cet amour des Juifs pour l’or, il ne peut être question ici. S’il s’exagéra au point de devenir, pour cette race, à peu près l’unique moteur des actions, s’il engendra un antisémitisme très violent et très âpre, il n’en peut être considéré comme une des