violées, Rome vit pâlir sa gloire et son agonie commença.
Aussi la religion romaine se conserva-t-elle longtemps sans altérations. Certes, Rome connut les cultes étrangers ; elle vit les adorateurs d’Isis et d’Osiris, ceux de la grande Mère et ceux de Sabazios ; mais si elle admit ces dieux dans son Panthéon, elle ne leur donna pas place dans la religion nationale. Tous ces Orientaux étaient tolérés, on permettait aux citoyens d’en pratiquer les superstitions, à la condition qu’elles ne fussent pas nuisibles ; et quand Rome s’aperçut qu’une foi nouvelle pouvait pervertir l’esprit romain, elle fut sans pitié : ainsi lors de la conspiration des Bacchanales ou de l’expulsion des prêtres égyptiens. Rome se gardait de l’esprit étranger ; elle craignait les affiliations aux sociétés religieuses ; elle redoutait même les philosophes grecs et le sénat, en 161, sur le rapport du préteur Marcus Pomponius, leur interdit l’accès de la ville.
Dès lors, on peut comprendre les sentiments des Romains vis-à-vis des Juifs. Grecs, Asiates, Égyptiens, Germains ou Gaulois, s’ils amenaient avec eux leurs rites et leurs croyances, ne faisaient pas de difficultés pour s’incliner devant le Mars du Palatin et même devant Jupiter Latiaris. Ils se conformaient aux exigences de la cité, à ses mœurs religieuses, jusqu’à un certain point ; en tout cas, ils ne s’opposaient pas à elles. Il en était autrement des Juifs. Ils apportaient une religion aussi rigide, aussi ritualiste, aussi intolérante que la religion romaine. Leur adoration