légions romaines qui allaient combattre le roi des Perses, Schabur II, les Juifs furent traités comme les habitants d’un pays conquis. On les soumit à de durs impôts, on les força à payer la taxe judaïque, ainsi que des patentes et des amendes nouvelles, on les contraignit à cuire le pain pour les soldats pendant les jours de sabbat et de fêtes.
Durant ce temps, par les villes, les moines et les évêques parlaient contre les païens et les Juifs, ils surexcitaient contre eux les populations chrétiennes, et ils conduisaient des bandes fanatiques à l’assaut des temples et des synagogues. Sous Théodose Ier, sous Arcadius, on brûle des synagogues à Rome et à Callinicus en Mésopotamie. Sous Théodose II, à Alexandrie, saint Cyrille ameute la foule, les anachorètes entrent dans la ville, ils massacrent ceux des Juifs et des païens qu’ils rencontrent, ils tuent Hypathie, ils saccagent les synagogues, ils incendient les bibliothèques, ils chassent tout ce qui n’est pas chrétien, malgré les efforts du préfet Oreste que l’empereur désavoue. À Imnestar, près d’Antioche, l’ascète Siméon accomplit la même œuvre et sous Zénon, des scènes semblables se reproduisent à Antioche. Une furie de destruction s’empare des chrétiens, on dirait qu’ils veulent anéantir jusqu’au souvenir du vieux monde pour préparer le doux règne du Christ.
Les Juifs cependant ne restaient pas impassibles en face de leurs ennemis, ils n’avaient point acquis encore cette opiniâtre et touchante résignation qui les caractérisa plus tard.