Page:Lazare - L’Antisémitisme, 1894.djvu/357

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bonnerie, dans la Haute Vente romaine, partout, en France, en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Italie.

Quant à leur action et à leur influence dans le socialisme contemporain, elle fut et elle est, on le sait, fort grande, on peut dire que les Juifs sont aux deux pôles de la société contemporaine. Ils ont été parmi les fondateurs du capitalisme industriel et financier et ils ont protesté avec la véhémence la plus extrême contre ce capital. A Rothschild correspondent Marx et Lassale ; au combat pour l’argent, le combat contre l’argent, et le cosmopolitisme de l’agioteur devient l’internationalisme prolétarien et révolutionnaire. C’est Marx qui donna l’impulsion à l’Internationale par le manifeste de 1847, rédigé par lui et Engels, non qu’on puisse dire qu’il « fonda » l’Internationale, ainsi que l’ont affirmé ceux qui considèrent toujours l’Internationale comme une société secrète dont les Juifs furent les chefs, car bien des causes amenèrent la constitution de l’Internationale, mais Marx fut l’inspirateur du meeting ouvrier tenu à Londres en 1864, et d’où sortit l’association. Les Juifs y furent nombreux, et dans le conseil général seulement on trouve Karl Marx, secrétaire pour l’Allemagne et pour la Russie, et James Cohen, secrétaire pour le Danemark[1]. Beaucoup de Juifs affiliés à l’Internationale

  1. Outre Marx et Cohen, on peut citer Neumayer, secrétaire du bureau de Correspondance de l’Autriche ; Fribourg, qui fut un des directeurs de la Fédération Parisienne de l’Internationale dont firent partie aussi Loeb, Haltmayer, Lazare et Armand Lévi ; Léon Frankel qui dirigea la section allemande à Paris ; Cohen