— Mets-toi donc d’accord avec ta femme, lui répondit-elle durement, ce sera mieux.
Puis, s’adressant à Jonas Bernier, elle ajouta :
— Jonas, ne me laisse pas insulter dans ta maison, sinon tu le regretteras.
Mon oncle, qui se trouvait parmi les convives, lui dit d’un accent paternel :
— Marguerite, on ne se fâche pas aujourd’hui, mais on rit, badine, et s’amuse, car c’est le mardi gras. Demain, on se couvrira de cendre, on deviendra poussière et on dira : « Meâ culpâ »…
— Des « Meâ culpâ, » interrompit la virago, ça ne m’a jamais défoncé la poitrine.
— Je le savais, affirma mon oncle, d’une voix onctueuse.
— Au reste, ça se voit, fit un écho.
Les jeunes gens passèrent, avec le joueur de violon, dans une pièce voisine, et la danse commença, vive, leste, entraînante. Jonas Bernier se mit à pérorer. Il avait de la langue. Il parla longtemps à tort et à travers. Des éclats de rire s’élevaient