Aller au contenu

Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
145
LE BŒUF DE MARGUERITE

qui se fait donner le prix du travail, jusqu’au millionnaire qui refuse à l’ouvrier un salaire raisonnable. L’injustice prend toutes les formes et toutes les couleurs, et la réparation des torts n’embarrasse personne. On fait taire la conscience, sous prétexte qu’elle n’entend rien aux affaires.

Il y a bien encore le démon du mensonge qui vous fait dire : Oui, quand c’est « non. » et : non, quand c’est « oui. » On est trop lâche pour affirmer la vérité. On oublie que la parole donnée et reçue est l’unique lien qui peut unir les hommes les uns aux autres. Il y a le démon du parjure, le plus insolent de tous et le plus détesté de Dieu, qui parfois vous fait mettre le pied sur la face du Christ saint, quand vous allez voter au poil ou plaider au palais.

Et je n’ai pas fini.

Comme il y a des mauvais anges spécialement occupés à faire oublier les commandements de Dieu, il y en a d’autres dont le zèle s’exerce contre l’Église.