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Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/20

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MAISON HANTÉE

la côte où serpentait la route. Rendus au sentier qui conduit à la masure, Célestin me dit :

— Viens-tu ?

Je n’y tenais pas, mais une fausse honte me fit répondre :

— Si tu n’as pas peur.

Il éclata de rire. Nous nous enfonçâmes dans un chemin tortueux, étroit, sombre, en écartant des mains les branches des aunes et des noisetiers qui nous barraient le passage. Il marchait vite, voulant me prouver qu’il n’avait point peur. Comme nous arrivions devant le seuil démantibulé, un cri lugubre : Hou, hou, hou ! réveilla la solitude, et un gros oiseau gris apparut sur la cheminée de la maison.

— Le hibou à la mère Fanfan, dis-je, en m’efforçant de rire.

Et Célestin ajouta :

— Un hibou qui ne meurt point, comme la vache dont parlaient les notaires d’antan, dans les donations entre vifs.

Et tout en disant cela, il épaula son