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LA DERNIÈRE NUIT

— Je suis toute à Jésus, lui répondit-elle avec un sourire d’une grâce ineffable…

Il insista, ne s’imaginant pas, dans sa vanité, qu’elle pouvait déjà l’avoir oublié, et jurant que sa fidélité serait éternelle. Elle le laissa dire une foule de choses, tout ce qu’il voulut. Et il était éloquent. Elle était si riche aujourd’hui ! C’était cet éblouissement de la richesse qui lui avait fait perdre la tête. Toujours souriante, et remplie d’un grand calme, elle lui répondit encore :

— Celui que j’aime maintenant ne me trahira jamais… J’ai sa parole et il a la mienne… Adieu !

L’or du père Rasoy retomba en pluie divinement bienfaisante sur les déshérités.