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Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/265

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MARIETTE

rien ne lui parut beau comme le ciel étranger.

Il écrivait à sa bonne Mariette et lui peignait son existence nouvelle : ses journées ardues, ses soirées amusantes. Il lui parlait de ses promenades dans les jardins publics ; des bals où les violons faisaient sauter la libre jeunesse ; des théâtres pleins de rires ou de larmes ; des cirques peuplés de clowns et de félines amazones.

Il jurait bien qu’il l’aimait toujours et n’aimerait jamais qu’elle. Cependant à la lecture de ces choses, une angoisse étrange serrait l’âme de la pauvre enfant, et un soupçon douloureux troublait sa quiétude.

* * *

Une année s’écoula, une année mauvaise. Les semailles avaient été tardives à cause des pluies de mai, et les moissons n’avaient pas rempli les greniers. Alors, séduit par les images riantes que faisaient