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Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/267

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MARIETTE

entre les âmes et Dieu ; et il leur semble que ce Dieu si haut placé serait un mal appris, s’il passait à leur porte pour aller frapper à celle du pauvre.

Il en est ainsi pourtant.

Nul ne peut entendre la voix du Seigneur, ni comprendre les choses de la religion, s’il n’est humble. Mais les épanchements du Sauveur dans les cœurs sont d’une douceur infinie, et rien n’égale la félicité de ceux qui aiment dans la souffrance. Et comment la foi chrétienne aurait-elle pu subjuguer le monde, elle qui n’habite guère que dans les petits et les malheureux, si elle n’apportait avec elle la preuve de sa divinité ?

Pierre écrivait de temps en temps à sa bonne mère. Il lui parlait des travaux de la ferme, de l’étable, de la bergerie, et se montrait fort soucieux. De temps en temps aussi, il lui envoyait le fruit de ses épargnes.

C’était un bon enfant.

Verchamp, père, était mort trop tôt. Il