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MARIETTE

Elle s’est avancée jusqu’à nous, et nos épaisses neiges et nos vents glacials ne l’ont point refroidie. Elle roule maintenant, pleine de mélodies suaves, vers le couchant qui veille dans l’attente. Sur son passage, tour à tour tressaillent les mers et les rivages, les peuples, tour à tour, se prosternent et adorent !

Noël !

Le ciel est sans nuages, et dans l’azur sombre, parmi les étoiles, la lune promène son croissant orgueilleux. Nul souffle ne berce les rameaux, et des ombres étranges dorment çà et là sur la couche immaculée de la neige.

Noël ! Noël !

Les cloches sonnent à toute volée dans les clochers étincelants, au-dessous des croix de fer qui les surmontent comme des étendards glorieux, et les échos des lointaines collines répètent de plus en plus mollement leurs appels sacrés. Ces voix de l’airain qui montent de partout, graves ou légères, claires ou sonores, enveloppent