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MARIETTE

étonnée, se pencha sur elle et s’aperçut qu’elle dormait.

Alors elle tomba à genoux en pleurant.

Au dernier coup de la messe, un jeune homme était entré dans l’église, marchant d’un pas fier, un sourire dédaigneux sur les lèvres. Il vit ces transports d’allégresse qui remuaient la foule, il entendit ces refrains débordant d’une pieuse affection, ces couplets naïfs qui avaient charmé son enfance. La grâce descendit comme une rosée bienfaisante dans son âme aride. Il pencha la tête et se souvint. Des larmes coulèrent sur ses joues, et il se prosterna.

Quand il fut de retour à la maison, il s’approcha de la jeune malade et lui dit tout ému :

— Mariette, j’ai prié, et je suis heureux.

Mariette sourit, et dans ses beaux yeux presqu’éteints, on vit reluire un rayon nouveau…

C’était la vie qui revenait avec le bonheur.