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LES MARIONNETTES

têtes royales par ses pirouettes élégantes et ses grâces incomparables.

Elle arriva leste et pimpante sur le parquet luisant. Le parquet, c’était toujours la table. Elle n’était pas excessivement habillée, mais il paraît que c’est mieux.

Les mouvements sont plus à l’aise en dehors des nœuds et des agrafes. La robe semblait ne commencer nulle part et finir partout, mais on distinguait assez un maillot rose et un soulier mignon. Au reste, elle était si petite.

L’orchestre, une flûte champêtre comme Tityre et Mélibée savaient en faire, égrena sans mesure une averse de notes éveillées, et les petits pieds de la petite créature s’agitèrent fort adroitement, avançant, reculant, glissant, sautant… sautant surtout. Puis, finalement, la danseuse pirouetta, selon la parole du Muron, comme on pirouette sur les parquets cirés des grands opéras. Mais aucune tête ne tourna. Il est vrai qu’il n’y avait là que de bonnes têtes « d’habitants. »