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Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/321

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LES MARIONNETTES

sans frapper, comme c’est le droit de ces divins voyageurs, il entra dans une maison de belle apparence, et la porte resta ouverte.

Par cette porte large et haute, on put voir un lit blanc, et, sur le lit blanc une forme blanche de jeune fille. Il n’y a, en effet, qu’une jeune fille qui soit susceptible de vêtir une pareille blancheur et une forme aussi gracieuse.

Autour du lit immaculé se pressaient une famille dans l’affliction, des voisins et des amis. Le père demeurait sombre, la mère pleurait en priant, un jeune homme sanglotait en regardant la morte.

Or, voici en deux mots et comme l’a racontée le Muron, l’histoire de cette grande douleur.

C’était le soir des fiançailles… Les fiançailles de la jolie défunte et du jeune homme tout désolé. Un beau soir de juin, plein de calme, de parfums, de fleurs et d’étoiles. Elle se promenait dans l’allée ombreuse qui conduit de la maison à la