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L’ANNEAU DES FIANÇAILLES

mise. On y mettait de la discrétion, de la bonne foi, et d’ordinaire, tout finissait bien. C’était la franchise même que ce garçon ; il était franc comme l’épée du roi. Ne me demandez pas de quel roi.

J’oubliais de vous le nommer. Il s’appelait Noé Bergeron. Pourquoi Noé ? Probablement parce que son père avait lu la bible et aimait les antiquités. Peut-être aussi parce qu’il ne boudait pas son verre, et qu’il s’était endormi plus d’une fois dans les vignes du Seigneur.

Donc, il s’appelait Noé Bergeron. Qu’est-il devenu ? Il exerce la médecine avec succès dans une grande paroisse où des gens vivent très vieux et meurent pour se reposer. Il n’est plus jeune et il doit être gris, car nous avons le même âge, sinon les mêmes goûts. Il étudiait la médecine pendant que je faisais semblant d’étudier le droit. Je lui donnais des avis et il me donnait des pilules. Je calmais ses inquiétudes et il calmait mes souffrances. Nous sommes quittes.