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L’ANNEAU DES FIANÇAILLES

— Il vient de Paris en droite ligne, tout comme moi, dis-je alors ; il a vu le jour sur le boulevard des Capucines, dans l’atelier d’un juif honnête.

Tous les yeux me regardaient très curieux. Je repris :

— Mon ami m’avait demandé de lui apporter un anneau nuptial du beau pays de France, et je me flatte de n’avoir pas mal choisi.

Noé riait maintenant. Monsieur Belleau examinait toujours l’anneau.

— C’est singulier, remarqua-t-il à sa fille, Amaryllis n’a rien qu’un L, comme dans l’anneau de ta pauvre mère.

— Comment ! repris-je avec un grand air étonné, il y manque une lettre !… ce juif m’a donc volé !… Il avait pourtant l’air bien honnête… Si jamais je retourne à Paris…

Mais enfin consolons-nous, cet anneau aura une ressemblance de plus avec celui de la chère défunte.

Et Monsieur Belleau ajouta d’une voix solennelle :