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Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/353

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LE LOUP-GAROU

Nous, leurs fils dégénérés, nous respirons trop l’air impur des villes, et nous dévastons trop nos campagnes. Retournons à la charrue et plantons des arbres autour de nos demeures, et nos fils, plus forts et plus vertueux que nous, feront, pendant de longs carêmes, pénitence pour nos péchés…

Donc, le troisième ban venait d’être publié. Le « marié » était arrivé chez sa future, avec son garçon d’honneur, son père et plusieurs de ses amis. Chacun se disputait le plaisir de les héberger. C’était la veille du mariage, et il fallait fêter la « mariée. » Les invités se rendirent, le violonneux en tête, chez le père Miquelon. Ils venaient dire un tendre adieu à la jeune fille qui s’apprêtait à soulever un coin du voile mystérieux, derrière lequel se dérobent les femmes graves et les matrones prudentes. Ils venaient lui faire des souhaits qui jetteraient un peu de trouble dans son âme inexpérimentée.

Les noces allaient être joyeuses ; elles