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LE LOUP-GAROU

plupart des hommes étaient rentrés. Ils causaient à voix basse, comme auprès d’un mourant. Tout à coup la porte s’ouvrit et le « marié » parut. Il était livide. Cependant ses yeux étincelaient encore. Du sang coulait le long de son bras, et tombait goutte à goutte du bout de ses doigts glacés. Firmin le suivait, presque blême, et l’air hébété d’un homme qui ne sait s’il dort ou s’il veille, s’il a fait un rêve affreux ou un acte atroce.

— D’où viens-tu, Misaël ? que t’est-il donc arrivé ? demanda le garçon d’honneur.

Il expliqua assez gauchement qu’il avait éprouvé un singulier malaise tout à coup, et qu’il était sorti, pensant bien que l’air froid le remettrait… qu’il était tombé sur la glace et s’était fait une blessure à l’épaule… Il avait marché sans savoir où il allait, ayant probablement perdu connaissance…

Firmin le regardait avec de grands yeux animés. Il aurait bien voulu parler,