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Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/369

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D’UN GRAND DRAME

toit en feu commencèrent à vaciller avec un craquement sinistre, ils s’élancèrent dehors, perçant d’une trouée sanglante les rangs serrés de l’armée anglaise.

C’est alors que Chénier, leur chef, tomba pour ne plus se relever.

Plus heureux, André Després réussit à s’échapper ; mais ce ne fut qu’en perçant d’outre en outre, un jeune compatriote, un lieutenant du capitaine Leclerc, qui tentait de l’empêcher de franchir la palissade du cimetière. Alors, il jeta son arme rouge de sang, escalada l’enceinte et s’enfuit. Mais il était poursuivi. On voulait le prendre vif, et faire ensuite un exemple terrible.

La chasse fut longue. Il était agile et connaissait bien les lieux. Il disparut tout à coup, au moment où des balles désespérées allaient l’atteindre. Mais il était dans le village. On le reconnaîtrait bien. Il ne saurait forcer les lignes ennemies, ni tromper la vigilance des sentinelles. Il serait pris, Colborne venait de le jurer.