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LE SPECTRE DE BABYLAS

— Je devais l’épouser. Elle m’avait aimé quand j’étais pauvre, je lui restai fidèle quand je fus riche.

— Riche, toi ? m’écriai-je… Comment cela ?

— Attends un peu, tu vas le savoir, fit-il se rengorgeant.

— Chanceux, va !

— Tu ne devines pas ?

— Deviner ?… Il y a bien des moyens de faire fortune. Non, pourtant, puisqu’il y a tant de déshérités. La fortune, c’est un coup du hasard. C’est une coquette qui fuit quand on veut l’étreindre, et qui vient quand on est endormi.

Tout en disant ces choses du bout des lèvres, je cherchais. Soudain un souvenir remonta du passé, comme un éclair qui sort de la nue.

— La maison hantée ! Un trésor ! fis-je vivement.

— Un trésor, en effet, dit mon compagnon. Ces pièces d’argent que le spectre comptait, et dont le tintement clair le faisait rire… Je te révèlerai tout. Pour