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Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/400

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LE COUP DE FOURCHE

Le confesseur se pencha et longtemps il lui parla à voix basse, tantôt avec onction, tantôt avec fermeté. Que se passa-t-il alors ? C’est le secret de Dieu. Le moribond jeta enfin un cri long, amer, navrant, et il expira.

Le prêtre sortit de la petite chambre. Il était pâle et pleurait.

— Il est mort, fit-il, d’une voix émue. Que Dieu ait pitié de son âme !…

Puis il dit à ceux qui se trouvaient Là :

— Suivez-moi.

Il sortit et se dirigea vers le calvaire. Tous le suivaient pleins de trouble et d’inquiétude, en se demandant ce que cela signifiait.

Il s’arrêta devant le grand crucifix de bois.

— Regardez ! reprit-il, — et des sanglots lui montaient il la gorge — regardez ! le côté gauche du crucifié est déchiré profondément en deux endroits, et une pointe de fer est restée dans l’une des blessures. C’est la fourche du malheureux Jacques qui a fait cela… À genoux !