Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/472

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
438
FANTÔME

comme les jours de grande fête : une chasuble de soie blanche, toute moirée, avec une large croix et des guirlandes de roses brodées en or. Il attendait, debout devant la haute armoire de la sacristie, vis-à-vis un crucifix d’ivoire. Il s’impatientait. On a beau avoir de la douceur, on ne saurait empêcher la bile de s’échauffer un peu, quand on attend par la faute d’un autre.

Enfin, la porte s’ouvrit, et deux jeunes garçons se précipitèrent vers la garde-robe où pendaient les surplis.

Le prêtre murmura :

— Deux, maintenant… Aurait mieux valu un seul qui serait arrivé plus tôt.

Les petits servants se hâtaient de se vêtir. L’un d’eux, le plus jeune, dit à l’autre, en attachant autour de sa taille les cordons de sa jupe noire :

— T’es-tu mis au chœur, déjà ?… As-tu servi des mariages ?

L’autre ne répondit point. Il cherchait un surplis, parmi tous ces vêtements