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FANTÔME

terrifié. Puis, d’une voix pleine d’épouvante, il cria deux fois :

— Jean-Paul !… Jean-Paul !

Et il sortit de l’église, titubant comme un homme ivre, les yeux dilatés par l’effroi, pâle, avec une tache rouge sur la joue, la marque du soufflet.

Où allait-il ?

L’un des petits servants avait grandi tout à coup, et il paraissait un homme maintenant. Et cet homme, c’était Jean-Paul Duvallon. Il portait au cou une large blessure, et son front était percé d’une balle. Il avait la teinte livide du cadavre et ses yeux versaient des larmes.

— Assassiné !… il a été assassiné ! s’écrièrent plusieurs.

Mais l’assassin, où est-il ? Est-ce l’Indien de la prairie ? est-ce le jeune homme superbe qui s’en va avec le soufflet du mort sur la joue ?

L’église retentit de lamentations, les cloches sonnèrent un glas funèbre ; le prêtre, dépouillant ses vêtements pom-