conter, à l’égard du fossé ? demanda le juge de paix.
— Oui, monsieur le juge, je vais parler de l’autre affaire, maintenant.
— Moïse, la langue te démange, hein ? gronda de nouveau la femme aride et longue.
— Aimez-vous mieux raconter vous-même la malice de l’accusé ? suggéra le juge.
— Moi, raconter une abomination pareille ! je mourrais de honte, exclama madame Fontaine.
— Il faut pourtant bien savoir ce qu’il a fait ; je ne puis le juger sans cela.
— Mais si je vous affirme, sur mon honneur, qu’il m’a traitée indignement ?
— Je vous croirai, madame, mais le magistrat n’en saura rien. Il faut tout dire, comme à confesse.
— Parle, Moïse, moi je n’ose pas.
— C’est que, vois-tu, Scholastique, je n’ai rien vu… j’avais le dos tourné, et je causais avec Joseph.