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PATRIOTISME

— Je voudrais bien le voir se mêler aux chouayens, grommela-t-il !… Un tas de malfaiteurs en habits, de voleurs titrés, de bourreaux en gants blancs ! On n’en verra pas de pareils avant cinquante ans, c’est sûr.

Marcel s’en revenait à pied avec d’autres jeunes gens de son canton. Ils parlaient, tous ces gars, des troubles qui menaçaient d’éclater dans le district de Montréal, de l’assemblée de Deschambault, du grand Papineau qui était descendu à Kamouraska avec Girouard, Lafontaine et Morin. Les uns approuvaient le mouvement, les autres le blâmaient.

— Nous sommes des peureux, dit Marcel, et nous aimons mieux les coups de bâton que les coups d’épée.

— Que veux-tu ? riposta le plus petit du groupe, nous n’avons personne pour nous commander… Quand il n’y a point de chef il n’y a point de soldats.

— Et Papineau ?

— Papineau, fit un grand mince, il ne se