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PATRIOTISME

çaise. Il allait passer comme un torrent sur cette contrée audacieuse, et les insensés qui avaient osé lever la tête et jeter le défi à leurs maîtres, seraient anéantis à jamais. C’était son espoir.

Nelson choisit ceux qui étaient les mieux armés, et les mit en embuscade sur la route du colonel anglais, dans une maison de pierre. Marcel était entré l’un des premiers. Papineau se trouvait là. O’Callaghan aussi. Ils voulaient se battre, se faire tuer pour la cause sainte, mais Nelson ne le permit pas. Leur mort eût été l’anéantissement de toute espérance. Ils devaient vivre ; Papineau surtout, car il était la lumière qui éclairait le peuple, le souffle qui renversait la tyrannie.

Gore vint se briser honteusement contre le faible rempart des insurgés. Markham, le bouillant capitaine qu’il lança contre une distillerie où s’étaient cachés quinze patriotes résolus à mourir, Markham, à son tour, fut vaincu. Il tomba couvert de blessures.