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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/116

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découverte

Cette porte qui s’ouvre entre ces hauts piliers
Et par où passeraient tes superbes voiliers ?
De l’Esprit des combats c’était la grotte étrange,
Disent les vieux Sachems. Assise dans la fange
Sur le lit du grand fleuve en ce lieu si profond,
Elle touchait jadis de son énorme front
La frange du nuage ; et ses immenses ailes,
Couvertes en tous temps de verdures nouvelles,
S’étendaient vers le sud à cet autre rocher
Dont la vierge des bois n’ose plus s’approcher.
Morose et sacrilège, aujourd’hui la ruine
Habite seule hélas ! la demeure divine !
Comment ce vaste asile a-t-il été détruit ?
Je ne bandais pas l’arc que j’en étais instruit :
Et si tu veux je vais te conter cette histoire
Que nul guerrier, chez nous, ne refuse de croire.
Autant de lunes d’or ont monté dans les airs,
Autant de bleus glaïeuls au bord des ruisseaux clairs,