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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/174

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découverte

Et d’un cercle d’argent parsemé de cristaux
Elle a partout orné la rive des ruisseaux.
Les bois ne sont plus verts, mais ils charment encore
Par le feuillage sec, léger, multicolore,
Qui couvre leur sommet d’un voile diapré :
Près du sombre sapin c’est l’érable empourpré ;
Le hêtre de safran près du tilleul verdâtre.
Et près du blanc bouleau, le platane rougeâtre :
Les brises au hasard confondent ces couleurs
Et le soleil y joint de subtiles lueurs.
La forêt n’entend plus d’amoureux babillages,
Et les petits oiseaux vers de plus doux rivages
Sont allés du printemps attendre le retour.
Bien hâtive est la nuit, et bien tardif le jour !
C’est la saison des vents, l’époque des tempêtes :
Des flots impétueux vibrent les blanches crêtes ;
Les brises de la nuit ne se taisent jamais :
Sur les bords de la mer les brouillards sont épais.