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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/176

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découverte

Au bateau fatigué son étroite embouchure
Offre contre l’orage une retraite sûre :
Là déjà sont entrés les deux plus grands vaisseaux.
Bientôt l’Émérillon vient sur les mêmes eaux
Pour attendre, captif, la saison printanière.
Devant lui sur le fleuve une étrange barrière
S’est élevée un jour ; mais à Stadaconé
Une brise fidèle enfin l’a ramené.

 Cependant le héros n’est pas sans quelque crainte.
Les sauvages souvent agissent avec feinte ;
On ne voit de leur cœur jamais que la moitié ;
Ils vendent chèrement leur changeante amitié.
Pour se mettre à l’abri de leur perfide atteinte
Cartier fait aussitôt élever une enceinte.
Et pendant plusieurs jours les marins soucieux,
Pour élever ce fort plantent d’énormes pieux