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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/197

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du canada


 Sur les bois éloignés l’astre du jour se penche,
Et l’oiseau pour dormir se perche sur la branche.
Les guerriers Indiens, pour tenir leur conseil,
Attendent sous les bois le coucher du soleil.
Tout à coup la forêt semble flotter dans l’ombre.
Alors un fier sauvage à la figure sombre,
Du milieu des guerriers se lève et parle ainsi :
— « Oui, le temps est venu de chasser loin d’ici
« Ces hommes orgueilleux qui se pensent nos maîtres !
« Ils feignent l’amitié, mais je sais qu’ils sont traîtres,
« Car moi Taiguragny, j*ai vécu sous leurs lois.
« Ils m’ont de leur dédain accablé mille fois !
« Mais plus qu’eux aujourd’hui je suis puissant et libre !
« La haine dans mon cœur fait vibrer chaque fibre !
« Domagaya sait bien qu’ils sont impérieux ;
« Qu’ils veulent s’emparer du sol de nos aïeux,
« Et nous faire captifs ici sur notre rive !
« Mais avec des guerrière pour combattre j’arrive !