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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/29

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du canada

Après qu’il eût parlé, le vaillant chef sauvage
Ayant poussé trois cris, se cacha le visage.

 Le plus vieux du conseil prit la parole alors :
« Je ne sais quel génie a jeté sur nos bords
« Ces hardis guerriers blancs que tu sembles tant craindre.
« Ils t’ont ravi tes fils : ton grand cœur peut se plaindre.
« Cependant je les crois moins cruels que rusés :
« Ils n’ont pas bu leur sang dans leurs crânes brisés.
« Ils auraient pu, sans peur, nous déclarer la guerre,
« Car leurs mains pour tuer s’emparent du tonnerre.
« Et s’ils sont les amis des esprits malfaisants
« Pourquoi nous ont-ils fait de si riches présents ?
« Ils veulent à tes fils enseigner leur langage.
« Et cette croix, ô chef, est peut-être le gage
« I>e leur prochain retour au milieu de nos bois.
« C’est peut-être leur Dieu : tous vinrent à la fois