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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/61

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du canada

Nos regards sont tournés vers cet âge tranquille
Où nos légères nefs trouvaient un sûr asile
Contre le souffle amer d’un monde mensonger !
Mais un voile de brume, un nuage léger
Enveloppent déjà de leurs replis de soie
Cet âge d’innocence, et d’amour et de joie !
Il disparaît bien vite ! et nos regards en pleurs
S’épuisent à chercher ses suaves couleurs !
Lui-même aussi n’est plus qu’une ligne étrécie
Qui brille à l’horizon de notre pauvre vie !

 Cependant fendant l’air d’un vol sinistre et prompt,
Un archange déchu qui portait sur son front
Le stigmate honteux qu’y mit le premier crime,
Se hâtait d’arriver à l’éternel abime.