Après avoir paru se recueillir un peu,
Le fier Satan, debout sur son trône de feu,
Laissa tomber ces mots de sa bouche maudite :
— « Oui, c’est en vain que Dieu du haut du ciel médite
« D’empêcher mon pouvoir de sortir hors d’ici !
« Comme lui je suis roi : J’ai mes sujets aussi !
« Mon joug semble plus doux, mes promesses plus belles :
« Je puis rendre à ses lois tous les peuples rebelles.
« Si vous me secondez de vos nobles efforts
« Nous verrons à la fin où seront les plus forts.
« De nous avoir vaincus je veux qu’il se repente !
« Son ciel est escarpé ; mais une douce pente
« Vers mon sombre royaume entraîne les mortels.
« Ranimons le combat ; renversons ses autels !
« Que les bons serviteurs que son amour protège
« Trouvent sur leur chemin à chaque pas un piège !
« Et ne laissons jamais le flambeau de la foi
« S’allumer aux pays qui vivent sous ma loi.
Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/66
Apparence
Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
découverte