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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/68

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découverte

Comme un trait enflammé dans une nuit obscure,
Il traversa les champs vides, froids, sans murmure.
Qui s’étendent autour des gouffres éternels.
Il entendit de loin les hymnes solemnels
Que la terre chantait à son Céleste Maître.
Peut-être un noir courroux, un souvenir peut-être
Fit briller un moment une larme à ses yeux :
Ce ne fut que l’éclair qui passe dans les cieux,
Et bientôt il s’arma de sa froideur première.
Il aborda ce monde inondé de lumière,
Cet astre favori que son divin Auteur
Se plut à décorer avec grâce et splendeur
Comme le front serein d’une épouse nouvelle.
Comme un sinistre oiseau se berce sur son aile,
Il se berça longtemps sur les vagues des airs
Et vit les trois vaisseaux qui sillonnaient les mers.
Alors il s’élança vers les grottes profondes
Que l’Esprit de la mer habite sous les ondes.