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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/80

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découverte

Tu parsèmes la mer de lumineux sillons
L’oiseau sèche son aile à tes chastes rayons !
Salut, astre charmant ! mais où sont les carènes
Que le vent dispersa sur les ondes lointaines,
Pendant que dépouillé de ton éclat si doux
Tu te cachais d’effroi dans le ciel en courroux ?

 Comme un oiseau blessé par la flèche stridente
Se traîne vers les bois, et d’une aile pendante
Rase les prés en fleurs et les champs de moisson,
J’en vois un qui s’incline au bord de l’horizon !
Ses cordages rompus, ses voiles déchirées
Voltigent au dessus des vagues azurées,
Comme les blancs flocons que les jeunes agneaux
Accrochent en passant aux nœuds des arbrisseaux.
Cependant les marins, pleins d’un nouveau courage,
Réparent le désordre apporté par l’orage,