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FÊTES ET CORVÉES

danseurs tourbillonnent ! et le violoneux, en bras de chemises, ne se rendra qu’avec le dernier crin de son archet ou la dernière corde de son violon.

Cependant tout le monde n’aime pas la danse, et il en est pour qui une partie de quatre-sept vaut tous les autres amusements réunis. Il ne faut pas en vouloir à ces gens-là, de crainte que l’âge qui éteint d’ordinaire les autres passions, ne nous apporte la passion du quatre-sept. Ces courtisans des cartes, qui valent bien après tout les autres courtisans, se sont depuis longtemps attablés. Ils luttent deux contre deux ; l’enjeu, c’est l’honneur ; et, à les voir attentifs à leur main ou aux cartes qui passent, on dirait qu’ils jouent les destinées des candidats conservateurs ou libéraux. Quels cris et quels éclats de rires s’élèvent tout-à-coup ! Comme ces joueurs sont honteux ! comme ces autres sont glorieux !… Ah ! c’est un capot ou une vilaine qui vient d’être servi !…

— Retirez-vous d’ici, joueurs maladroits, allez apprendre à jouer ! disent les uns.

— C’est la faute à ma compagnie, répliquent les autres.