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FÊTES ET CORVÉES

de la paille. On avait aussi la coutume barbare de suspendre au mât un grand panier qui contenait des chats et des renards destinés à être brûlés vifs. Ces pauvres animaux poussaient des cris horribles qui réjouissaient les cœurs des grands de la cour. Quand le feu avait tout consumé, le roi montait à l’hôtel-de-ville où on lui servait une collation.

Les Bretons conservent avec soin un tison du feu de la Saint-Jean, qu’ils placent près de leur lit, entre une branche de buis bénit le dimanche des rameaux, et un morceau de gâteau des Rois. Ces objets réunis doivent les protéger du tonnerre. Les jeunes filles qui désirent se marier dans l’année n’ont qu’une chose à faire, c’est de se mettre en danse, dans une même nuit, autour de neufs bûchers de la Saint-Jean. La recette, paraît-il, vaut de l’or.

En Poitou, on entoure d’un bourrelet de paille une roue de charrette ; on allume le bourrelet avec un cierge bénit, puis l’on promène la roue enflammée à travers les campagnes qu’elle fertilise, si l’on en croit les gens du pays.

À la Ciotat, en Provence, un coup de canon donne le signal pour allumer le feu, et pen-