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FÊTES ET CORVÉES

peine, a dit un sage ; moi qui ne suis pas sage pourtant, j’ajouterai : À chaque jour aussi doit suffire sa joie, et ne désirons pas plus de bonheur que nous pouvons en porter.

La première fête, et l’une des plus belles pour tous, parce qu’elle apporte à tous sans exception une satisfaction profonde et une grande espérance — la satisfaction d’avoir vécu une année encore, et l’espérance d’arriver sans encombre à l’année suivante — c’est le jour de l’an. On ne songe pas même à dire le premier jour de l’an, mais le jour de l’an, parce que ce jour à lui seul vaut toute l’année. De là, en effet, on embrasse, d’un coup d’œil, une longue prospective, et l’on goûte, par avance, une foule de plaisir qui se tromperont probablement d’adresse et n’arriveront pas jusqu’à nous. Peut-être encore l’appelle-t-on ainsi parce que les autres jours n’en sont qu’une répétition, et que ce que l’on fait ce jour-là, on le fait tout le long de l’année.

Aussi, comme on a soin de dire aux enfants de ne pas pleurer, de ne pas être maussades, de ne point se quereller, mais d’être bons et obéissants. Malheur à ceux qui pleurent le jour de l’an, ils auront encore les yeux rouges à Noël ! disait un vieux de mon village.