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FANTÔME

La cérémonie tardait un peu. Le servant n’arrivait pas. Les cierges étaient allumés dans leurs chandeliers d’argent ciselé, deux sur l’autel et six sur le balustre, auprès des vases de fleurs artificielles, devant les mariés. Leurs petites flammes douces étoilaient de points d’or le sanctuaire vide.

L’officiant s’était habillé tout prêt pour la messe. Il avait mis un vêtement riche, comme les jours de grande fête : une chasuble de soie blanche, toute moirée, avec une large croix et des guirlandes de roses brodées en or. Il attendait debout devant la haute armoire de la sacristie, vis-à-vis un crucifix d’ivoire. Il s’impatientait. On a beau avoir de la douceur, on ne saurait empêcher la bile de s’échauffer un peu quand on attend par la faute d’un autre.

Enfin, la porte s’ouvrit, et deux jeunes garçons se précipitèrent vers la garde-robe où pendaient les surplis.

Le prêtre murmura :

— Deux maintenant… Aurait mieux valu un seul qui serait arrivé plus tôt.

Les petits servants se hâtaient de se vêtir. L’un d’eux, le plus jeune, dit à l’autre, en