Si tu fais comme moi, je n’en ai pas de doute,
La fortune va te venir.
Il faut premièrement engraisser ta prairie,
Car c’est dans le fumier
Que se trouve cet or qu’on nomme or du fermier.
Fais un labour égal. C’est la sorcellerie
Qui le veut de cette façon.
Or, cela s’apprend sans leçon.
Tu sèmes du grain net, avec soin tu le herses,
Et c’est tout, mon ami. Sois sans anxiété ;
S’il ne t’arrive pas de chances trop adverses
Pendant l’été,
La moisson sera bonne
À l’automne ;
Et, lorsque tu battras ton grain,
Tu trouveras, j’en suis certain,
De l’or en abondance :
Si tu n’en trouvais pas n’accuse point les cieux,
Ce serait imprudence,
Mais recommence encore et fais de mieux en mieux.
Le simple paysan se promit bien de suivre
De son voisin le bon conseil.
Quand il battit ses blés, à l’époque du givre,
Il ne trouva rien de pareil
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