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fables


Ils venaient d’en laisser plus d’un sur le carreau,
À plus d’un ils venaient de donner la venette
 Quand ils virent un loup
 Accourir tout à coup.

— Vils bassets, hurlait-il de loin, je me fais gloire
 De vous croquer tous deux
 En deux coups de mâchoire !

— Montrez donc, maître loup, votre museau hideux,
 Répondirent les chiens de chasse,
 En s’élançant avec audace
 Vers l’habitant des bois.

Quand le loup vit les chiens s’élancer à la fois
Il s’arrêta.

 — Songeons, se dit-il, à la force
 Qu’ils trouvent dans leur union,
Et changeons notre plan. Sous une rude écorce
Il vaut mieux sembler doux, c’est notre opinion.

— Je connais ta valeur, elle est incontestable,
 Et j’ai regret de mon emportement —