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l’affaire sougraine

— Et si votre fille m’aime, monsieur ?

— Amour de jeunesse, folie ! Il faudra bien, qu’il s’en aille comme il est venu, cet amour… ou bien elle s’en ira comme elle est venue, elle.

D’Aucheron s’animait. Il se souciait peu d’être entendu ou de ne l’être pas. Même, il n’était pas fâché que l’on sut comment il congédiait le malencontreux amoureux de sa fille.

Léontine se trouvait alors avec madame Duplessis.

— Que dois-je faire, lui demanda-t-elle ?

— Laissez passer l’orage.

— Mais je ne veux pas qu’on lui fasse subir une humiliation semblable devant tout le monde. Il faut que je lui dise une parole au moins.

— Vous allez irriter vos parents et faire un éclat regrettable.

— Mais je ne tiens pas à acheter, moi, au prix que l’on y met, cette existence brillante que l’on m’offre.

— Ce n’est pas en brusquant le dénouement que vous le ferez tourner à votre avantage.

— Voyez-vous ? le voilà qui part.