de recevoir, petite mère ? demanda mademoiselle Ida.
— Je ne sais pas, fit madame Villor, agitée par une émotion étrange.
— Mon Dieu ! tu me fais peur, reprit la jeune fille.
— Rodolphe !… exclama Léontine, qui ne pensait qu’à son ami… Serait-ce un malheur ?
Et elle devint toute livide.
Madame Villor fit signe que non.
— Tu nous caches un secret j’ai peur… montre cette lettre, mère. Voyons, il faut tout savoir, continua Ida.
Elle prit la lettre d’une main fiévreuse et lut vivement à haute voix.
« Malheur à vous ! malheur à votre fille ! malheur à Rodolphe ! si jamais vous dites un mot à qui que ce soit, vous entendez bien ? à qui que ce soit, au sujet de la petite fille sauvage amenée des Montagnes Rocheuses, par votre frère, il y a vingt-trois ans. On prouvera que vous avez eu votre part de l’argent…
La figure d’Ida qui s’était colorée tout à l’heure, sous les coups de fouet du sang, devint d’une pâleur