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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/200

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l’affaire sougraine

couple de mille encore, cela fait bien 22, 000 dollars. Et pour payer tout cela, il faut faire un emprunt.

Il n’eut pas le temps de piétiner davantage sur l’amitié de son intime, la visiteuse entrait.

— Comment vous portez-vous, depuis tantôt, mon cher notaire ?

— À merveille, madame,… à merveille ! En vérité, je vous le dis, on rajeunit ; ma parole, on rajeunit.

— Que vous-êtes heureux, vous !

— Et comment, belle dame, vous n’allez pas vous plaindre des rigueurs du temps, je l’espère. Vous êtes demeurée jeune, fraîche, aimable comme à dix-huit ans.

— Vous êtes trop flatteur pour être vrai. Dans tous les cas si j’ai eu du bonheur dans le passé, j’ai du chagrin aujourd’hui ; oui, j’ai du chagrin.

— Vous paraissiez pourtant bien heureuse tout à l’heure… vite, contez-moi ça. Vous savez, le notaire c’est comme le confesseur.

— Je vais vous le dire mon secret J’ai besoin d’un peu d’argent. Il me faudrait cent piastres et je ne voudrais pas les demander à mon mari. C’est une surprise que je veux lui faire… Il faudrait