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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/244

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l’affaire sougraine

XX

L’amour du notaire pour Léontine allait en grandissant de jour en jour. Les passions qui s’éveillent tard gagnent en intensité ce qu’elles ont perdu en durée. Il lui tardait de se jeter aux genoux de cette enfant pour lui demander pardon d’avoir osé l’aimer, pour la supplier d’avoir pitié de lui. Il serait assez éloquent pour l’attendrir. On ne résiste pas à un amour comme le sien. Il crut bon, toutefois, de mettre mademoiselle Ida Villor dans ses intérêts. Il la savait l’intime amie de Léontine. Il quitta donc son bureau et se rendit chez madame Villor. On le reçut cordialement. Un bienfaiteur !… Il fit comprendre à mademoiselle Ida qu’elle et sa mère lui devait un peu de reconnaissance. Six mois de loyer, c’était quelque chose… Il ne demandait rien, en retour, si non un léger service, une parole seulement. Parler, c’est facile et ça ne coûte pas cher… Il faudrait voir mademoiselle Léontine et lui dire,