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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/246

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l’affaire sougraine

Il paya quelques centins pour faire coller cette affiche sur les murs de la porte St Jean, dans l’escalier de la rue Buade, à la salle Jacques Cartier, et sur la clôture du terrain vacant, près de l’Église du Faubourg St Jean. Tous les passants lisaient et se sentaient pris de curiosité.

Le lendemain il se présenta chez D’Aucheron. Mademoiselle Léontine ne recevait point : elle était souffrante.

Il revint chez lui, écrivit une longue lettre toute de feu, mais dans le style du parfait notaire, et la fit porter à l’objet de sa passion. Il demandait une réponse et se mourait en l’attendant. La réponse ne vint pas… la mort non plus.

Il fut plus heureux le lendemain. Il la vit, cette adorable créature dont il raffolait. Il se jeta à ses genoux. Il avait vu quelque part, au théâtre peut-être, que cela se faisait dans les grandes passions. Il voulut lui embrasser les mains, il ne réussit qu’à effleurer le velours de sa robe. C’était déjà quelque chose. Elle fut tentée d’appeler au secours.

— Si vous saviez comme je vous aime ! lui disait-il, et sa voix rauque avait des pleurs de lubricité… Je suis riche et ma fortune est à vos pieds. Pour