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l’affaire sougraine

Ne vaudrait-il pas mieux, cependant, laisser se consommer la ruine des D’Aucheron plutôt que son malheur à elle ?… Ah ! si comme elle le croyait, il n’y avait pas longtemps encore, elle n’était pas la fille de madame D’Aucheron, ce serait bien aisé de laisser faire les événements, de se tenir à l’écart… Elle avait assez souffert, déjà, pour payer les faveurs dont on l’avait comblée… Mais ce n’était plus cela. Madame D’Aucheron était sa mère… Elle l’avait avoué à Sougraine… Ce ne pouvait pas être un mensonge. Pourquoi un mensonge ? Pour se débarrasser des importunités de l’Indien, peut-être. Qui sait ? Oh ! si elle savait ! si elle pouvait savoir ? Elle avait envie de se jeter aux pieds de sa mère et de lui demander la vérité, toute la vérité, si affreuse qu’elle pût être. Mais quelle honte pour sa mère ! Non, ce serait trop cruel de la faire souffrir ainsi : Dieu arrangerait cela.