Il sortit pour secouer un peu sa torpeur morale et dissiper l’essaim de ses pensées noires. Il rencontra un ami qui lui dit à brûle pourpoint :
— À quand ton mariage ?
— Va au diable avec tes questions indiscrètes ! pensa-t-il.
Il en rencontra un autre qui lui apprit que la belle mademoiselle D’Aucheron épousait le notaire Vilbertin. Un mariage d’intérêt…
Il devint blême et une sourde colère gronda dans son âme.
— Est-ce bien vrai, ce que tu dis-là ? demanda-t-il en tremblant.
L’ami ne remarqua pas son émotion et répondit.
— C’est absolument vrai. D’Aucheron donne sa fille pour sauver sa fortune. Il a des relations d’affaire très intimes avec le notaire…
L’Honorable monsieur Le Pêcheur continua sa promenade la tête basse, l’esprit très préoccupé. Il s’expliquait la volte-face exécutée si prestement par D’Aucheron, et se consolait en songeant que la capture n’eut pas été alors excessivement importante. Mais il aperçut le notaire qui venait