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Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/303

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l’affaire sougraine
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On découvrit après quelques jours un superbe ravage, et l’on but à la santé de l’animal complaisant dont la piste allait être un guide sûr. La marche dura plusieurs heures encore avant que l’on put apercevoir un superbe caribou.

Il était couché sous un magnifique sapin, et s’amusait à mordre les petites branches vertes qui pendaient comme des guirlandes au-dessus de lui. À l’approche de la caravane il dressa l’oreille et tourna la tête. Il flaira le danger et son œil doux s’alluma subitement. Il se leva tremblant. Une clameur fit retentir les bois ; les chasseurs étaient presque à portée du fusil. Alors, rapide comme l’éclair, rejetant, son panache mobile afin de ne point s’embarrasser dans les rameaux des arbres, il s’élança à travers les couches mouvantes de la neige. Une poursuite acharnée et sans trêve commença. La Longue chevelure, avait pris les devants. C’était lui, au reste, qui devait tirer le premier. Vilbertin, l’on ne savait pourquoi, avait demandé qu’il en fût ainsi. Sougraine le suivait. Le caribou distança d’abord ses ennemis, mais la fatigue le gagna peu à peu dans cette course sans merci, sur ces neiges molles et profondes…